“S’entraîner, c’est aussi savoir récupérer.”

Savoir s’arrêter : la partie invisible de l’entraînement
Dans le sport comme dans la vie professionnelle, on associe souvent l’entraînement à la répétition du geste, à la discipline, à la volonté.
Mais l’autre moitié du travail est moins visible : le temps où le corps assimile, répare, respire.
C’est là, dans ces phases calmes, que la progression s’ancre.
Sans récupération, l’effort s’épuise sur lui-même.
Et sans conscience du corps, la performance devient un déséquilibre permanent.
La récupération corporelle n’est pas une pause, mais un entraînement du système nerveux à retrouver sa cohérence.
Apprendre à se relâcher, à respirer pleinement, à revenir à soi — c’est la base d’un corps qui sait durer.
« Le corps n’a pas besoin qu’on le pousse. Il a besoin qu’on l’écoute. »
Pour les sportifs : la récupération comme technique invisible
Chaque athlète le découvre tôt ou tard : la différence ne se fait plus seulement à la salle, mais dans la qualité de récupération.
C’est là que le massage sportif, la respiration consciente ou les pratiques inspirées des arts internes (aïkido, taiji, qi gong) deviennent des prolongements naturels de l’entraînement.
Les muscles se régénèrent, les articulations se délient, mais surtout, le mental apprend à ralentir sans s’éteindre.
Le relâchement devient une compétence.
C’est lui qui permet de sentir la tension juste, d’éviter la crispation et d’agir avec précision.
La récupération ne s’oppose pas à la performance, elle la nourrit.
C’est une forme d’entraînement invisible, où l’énergie se reconstruit au lieu de se disperser.
« S’entraîner, c’est aussi apprendre à revenir. »
Pour les dirigeants et les équipes : le corps comme ressource
Le monde du travail, lui aussi, impose des cycles d’effort, d’intensité et parfois de surchauffe.
Mais peu d’espaces sont prévus pour la récupération.
On y valorise la résistance plus que la régénération.
Pourtant, un dirigeant crispé, un collectif sous tension, perdent peu à peu leur qualité d’attention.
Les décisions deviennent mécaniques, les échanges se durcissent, la respiration se raccourcit.
Réintroduire des rituels de récupération corporelle — massage assis, pause respiration, conscience du mouvement —, c’est redonner de la souplesse à la dynamique collective.
Le relâchement n’est pas un luxe, c’est une stratégie de clarté et d’efficacité.
Dans ces moments où le corps se réaccorde, la tête retrouve du recul.
Et c’est souvent là que les meilleures décisions émergent.
« Le corps calme pense mieux. »
Du dojo à l’entreprise : un même apprentissage
Sur le tatami, l’erreur la plus courante est de trop vouloir faire.
Dans l’entreprise, c’est la même chose.
On oublie que la maîtrise vient du relâchement, pas de la tension.
Les arts martiaux internes enseignent cela depuis toujours :
le geste juste naît d’un corps détendu, attentif, connecté à sa respiration.
Le massage, la banya, le Qi Gong ne sont que des prolongements de cette voie : des espaces pour laisser le corps redevenir intelligent.
Apprendre à récupérer, c’est apprendre à durer — dans l’effort, dans le mouvement, dans la relation.
C’est considérer le corps non plus comme un outil à user, mais comme un terrain d’entraînement vivant, toujours à réaccorder.
🔸 Antoine Castaigne – praticien en massages et arts internes, La Seyne-sur-Mer
Formé au massage sportif et aux arts internes (Aïkido, Taiji, Qi Gong), j’explore les passerelles entre performance, relâchement et conscience du corps.


